Z.Driss : Un autre gouvernement de calcul partisan détruira l’Etat
Zohra Driss, dirigeante et députée du bloc de Nidaa Tounes à l’ARP était l’invitée de Midi-Show. Elle a parlé de l’attentat contre l’hôtel Imperial Marhaba à Sousse, un an après la date des tristes évènements. Elle a aussi fait une estimation de la situation du tourisme et de l’économie en Tunisie.
Zohra Driss a parlé des raisons du changement du nom de l’hôtel. « Après l’attaque et qui était vraiment douloureuse, il y a eu une tristesse générale. J’ai parlé avec les tours opérateurs, j’ai commercialement réfléchi à une solution pour remettre l’hôtel sur pieds. Et l’on a pensé à changer le nom, après tout ce n’est pas un monument national, mais un hôtel commercial et on l’a baptisé Khalij Kantaoui. D’ailleurs même les touristes voulaient effacer cette douloureuse mémoire. »
Pour ce qui est de la situation touristique, Zohra Driss dit que le secteur souffrait déjà depuis les évènements de Bardo où les réservations ont commencé à baisser dès le lendemain. « Le jour même juste après les attentats contre l’impérial, tous les tours opérateurs ont loué des avions et les ont envoyé à Sousse pour chercher les touristes. En 24heures seulement, les hôtels se sont vidés. Et depuis, les réservations ont été réduites à 50% sur toute la côte de Bizerte à Djerba ».
Cette saison sera tout aussi difficile
Zohra Driss estime que cette année également le tourisme connaitra une saison sera difficile. « Les Français, les Allemands et les Belges, etc. étaient nos clients habituels. Cette année, il n’y a pas eu de réservation de leur part et pour combler le vide, on compte sur les Russes et les Algériens. Nonobstant, l’on doit s’attendre à une saison tout aussi difficile que l’année dernière »
Un gouvernement de calculs partisans conduira l’Etat à la perte
Je pense qu’on doit voir ce qui est arrivé, évaluer et comprendre la réalité politique de ce pays, dit Zohra Driss. Et d’ajouter : « L’initiative de Béji Caïed Essebsi est une nécessité pour sauver le pays. Jusque là, et depuis la révolution, nous n’avons eu droit qu’à des gouvernements de calculs partisans et tous ces gouvernements ont échoué et ont aggravé la crise. Essid a travaillé comme il se doit mais c’est son équipe qui n’a pas fait de même. La coalition au pouvoir a une grande part de responsabilité parce qu’à chaque réunion, tel ou tel élement des partis au pouvoir parlent bien plus de placer leurs proches et amis qu’ils ne parlent des problèmes et des solutions de ce pays », dit-elle.
Dans ce cadre, Driss insiste que si le prochain gouvernement sera, à son tour, basé sur des calculs partisans, il ne réussira pas « Un autre gouvernement de calculs partisans ne va pas seulement échouer, mais il conduira tout le concept d’après les élections de 2014 à mourir. Cette fois-ci, il faut un chef pragmatique, fort et qui ait l’audace de choisir lui-même son équipe en se basant sur la compétence. Un chef qui soit capable de limoger un ministre sans avoir peur de son parti politique. Autrement, c’est tout l’Etat qui est menacé »